samedi 6 février 2016

1984 de George Orwell

1984

Edition : Folio (1985)
439 pages
1ère édition : Gallimard (1950)

Résumé : De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face. 

BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. 

Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance.
Seule comptait la Police de la Pensée.



Chronique


S'il y a bien un livre que je suis heureuse d'avoir lu, c'est celui-là. Ces derniers temps, j'ai eu tendance à trouver certaines lectures vaines, inconsistantes : le fameux vite lu, vite oublié ! Et j'en suis ressortie parfois frustrée, ne trouvant pas ce que je cherchais dans mes lectures. 1984 a été un remède on ne peut plus efficace, car ces qualificatifs ne peuvent assurément pas lui être imputés.


1984, ce n'est pas qu'un roman qui ouvre la réflexion sur de nombreux sujets intéressants, et vitaux : la place de l'histoire dans la société, la nécessité des mots pour construire une pensée (je ne m'étendrai pas là-dessus, de nombreuses personnes ayant développé cet aspect bien mieux que je n'en aurais été capable) et donc une opposition, l'horreur de la surveillance (qui ne peut que nous amener à se poser la question des dérives éventuelles de certaines pratiques actuelles)… c'est aussi un roman implacable, noir, dans lequel on voit notre héros se débattre dans une tentative de sauvegarde de son identité, plus que de rébellion, qui laisse un goût d'inéluctable. C'est un livre effrayant, qui présente un monde où la solitude est étouffante, où l'abrutissement est la seule solution pour ne pas se faire écraser par la mécanique inexorable d'une société invulnérable. Chaque espoir est broyé, un à un, jusqu'à cette excellente mais terrible fin. C'est un roman de SF, mais c'est aussi un roman d'horreur. J'en ai fais des cauchemars plusieurs soirs de suite, et son étrange atmosphère ainsi que les questions qu'il soulève ne m'ont plus quittée. C'est le livre du genre qui m'aura le plus marquée jusqu'à présent.


1 commentaire:

  1. Tout pareil. Assurément mon roman de chevet. Pourtant, je n'ose même pas le relire tellement il m'a retourné (à l'époque de ma lecture, j'avais 17 ans...) et tellement j'ai peur de ne pas y retrouver tout ce qui m'a tant remué...

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