dimanche 4 septembre 2016

Meurtres pour rédemption de Karine Giebel

Meurtres pour rédemption

Editions : Pocket (2012)
988 pages

RésuméMarianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière. 
Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes. 
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au coeur des ténèbres. 
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté. 
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption...




Chronique


Le purgatoire des innocents est incontestablement un de mes livres préférés. Un choc littéraire, un livre qui m’avait percuté si fort qu’il s’est encastré quelque part en moi, pour ne plus en sortir. J’avais lu quelques autres Karine Giebel sans ressentir le même émoi, bien qu’ils aient tous été bons. J’avais toutefois lu toutes ces critiques élogieuses, qui plaçaient Meurtres pour rédemption à la hauteur du Purgatoire. Mes attentes étaient donc démesurées, comme il se devait après une telle œuvre. Mes craintes également. Mon excitation. Un sentiment semblable aux débuts d’une relation amoureuse. La peur d’être déçue, la hâte d’être émerveillée.

Je n’aurais qu’une chose à dire : les critiques ne mentent pas. Loin de là. Meurtres pour rédemption n’est pas un choc, c’est un tremblement de terre. Un tremblement littéraire. Il ne m’a pas percutée, mais déchiquetée. Puis a passé mes restes à la broyeuse pour les éparpiller dans le vent.


Je ne veux rien révéler de l’intrigue, car elle gagne à être découverte par soi-même. Presque mille pages, et pas une à côté. Pas un mot de trop. Ou qui manque.
Les thèmes de Karine Giebel s’y retrouvent : la relation prisonnier/geôlier, l’enfermement, la folie. Jamais elle ne les aura mieux explorés.


Cette année, mon rythme de lecture a fortement diminué et il est rare que je termine un roman en moins de quelques jours. Meurtres pour rédemption est le livre le plus énorme que j’ai lu cette année. Énorme dans tous les sens du terme. C’est aussi celui que j’ai dévoré le plus rapidement.

Les personnages sont extraordinaires de nuance. Nuances de gris, les vrais. Les dures. C’est un roman de granit et d’acier, dur, lourd. Incisif et tranchant comme une arme. Mais il est aussi doux, parfois. Tendre, presque, à sa manière. Ce qui accentue l’horreur. Le plus fou, dans tout ça, c’est qu’il s’agit d’une histoire d’amour. Une histoire d’amour comme Karine Giebel aime les dessiner, les raturer, les déconstruire. Ces personnages, on les aime. On les déteste. Les deux en même temps, parfois. Mais on ne les oublie pas.

Je ne conseille pas ce roman, mais j’ordonne sa lecture. Si vous ne l’avez pas encore lu, il manque quelque chose à votre vie.


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