La femme en vert
Editions : Points
346 pages
Résumé : Dans une banlieue de Reykjavik, au cours d'une fête d'anniversaire, un bébé mâchouille un objet qui se révèle être un os humain. Le commissaire Erlendur et son équipe arrivent et découvrent sur un chantier un squelette enterré là, soixante ans auparavant. Cette même nuit, Eva, la fille d'Erlendur, appelle son père au secours sans avoir le temps de lui dire où elle est. Il la retrouve à grand-peine dans le coma et enceinte. Erlendur va tous les jours à l'hôpital rendre visite à sa fille inconsciente et, sur les conseils du médecin, lui parle, il lui raconte son enfance de petit paysan et la raison de son horreur des disparitions. L'enquête nous est livrée en pointillé dans un magnifique récit, violent et émouvant, qui met en scène, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, une femme et ses deux enfants. Une femme, victime d'un mari cruel qui la bat, menace ses enfants et la pousse à bout.
Chronique
Mon avis est plutôt mitigé car si je me suis prise au jeu et ai fini par aimer, il m'a fallu un certain temps avant d'entrer dans l'histoire. La raison principale reste le style qui ne m'a pas convaincue : il y a au départ de nombreuses répétitions (le mot "terre" trois fois en quatre lignes, lors de la description du squelette par exemple), des redondances (que ce soit dans les idées, qui sont redites de manière différente mais plusieurs fois ou dans des phrases trop longues qui mériteraient d'être élaguées drastiquement) et de très nombreux auxiliaires : parfois, les actions des personnages sont listées en une longue suite de "ils avaient fait, puis ils étaient allés, puis avaient fait…" et l'accumulation de ces petites maladresses m'a gênée dans ma lecture, m'a tenue à distance.
En tout cas, jusqu'à l'apparition de l'histoire de la femme battue. Parce qu'alors, je dois l'avouer, j'ai trouvé ces passage très forts émotionnellement. J'ai d'ailleurs longtemps été agacée et un peu frustrée car l'enquête extrêmement lente du squelette, pour laquelle on devine très rapidement le lien avec cette histoire parallèle, ne m'intéressait pas du tout et je n'avais qu'une hâte : retrouver cette famille en souffrance.
Mais peu à peu, insidieusement, presque malgré moi, j'ai été prise par l'histoire, par ce rythme empreint d'une certaine langueur. Et même si la fin ne m'a pas surprise, l'horreur teintée d'indifférence, la violence latente qui alourdit chaque mot alors que ceux-ci présentent une banalité affreuse, n'a pu que me toucher, voire me marquer. Je n'oublierai pas cette famille qui a été oubliée de tous pendant 70 ans.
Mon regret final serait le manque de développement d'Elinborg et de Sigurdur, que j'aurais aimé mieux connaître.
Je ne sais pas si je tenterai à nouveau un Erlendur, la mise en place ayant été trop longue à mon goût, mais je ne regrette pas ma lecture.