Edition : TRASH (2015)
149 pages
Résumé : Une prison dans le désert. Un lieu hors du monde et inhumain. Greta a accepté d'y travailler. Pour son malheur. Car après avoir craqué, elle passe de l'autre côté. Celui des détenus. Et son calvaire ne fait que commencer.
Extrait : L'introduction dans l'anus est moins évidente que supposée, car l'orifice est vierge de pénétrations antérieures. Mais Greta pousse durement en tenant la poire d'angoisse à deux doigts. Et commence à tourner. La vis provoque lentement l'écartement des quatre portions formant la partie charnue. Les chairs s'ouvrent. De plus en plus. La victime gueule. Les parois éclatent. Le sang coule. De la merde aussi. Greta se régale.
Chronique
J'attendais
Greta avec impatience, depuis la lecture de la nouvelle qui lui a
donné naissance et qui m'avait totalement séduite. On peut donc
dire que j'avais des attentes plutôt élevées. Et qui ont été
parfaitement comblées.
Catherine
a un talent pour brosser la psychologie de ses personnages. Dans ses
récits, il est toujours facile de comprendre leur ressenti, leurs
motivations, et là réside le point fort de ce roman. Car au-delà
des horreurs que Greta vit (et elle en vit, il n'y a pas mensonge sur
la marchandise), c'est le fait de les vivre avec elle, de
l'accompagner psychologiquement dans tout le processus de
déshumanisation et d'aliénation qui heurte et qui donne toute son
ampleur à la violence du récit. Les descriptions ne sont pas
forcément les plus gores qu'on puisse trouver dans TRASH (attention
toutefois, elles n'en restent pas moins proches de l'insoutenable
pour certaines), mais la plongée dans la psychologie du personnage,
crédible et cohérente, fait qu'à aucun moment on ne peut oublier
l'humain dans tout ceci, que ces horreurs arrivent à un être
humain, avec ses forces, ses faiblesses, ses mécanismes de défense,
ses rêves et désillusions et donc on ne peut pas prendre de
distance. On souffre avec ce personnage. Malgré la distance que
prend Greta avec ses compagnons d'infortune, pour se protéger, ce
sentiment s'étend à un certain point à ceux qui l'entourent. Ce
qui rend les atrocités plus difficiles à supporter, et plus
percutantes.
C'est
un livre difficile à lâcher une fois entre les mains, alors même
que l'horreur s'amplifie graduellement. D'ailleurs, mon copain l'a
également lu quasiment d'une traite, et a tout autant été
transporté par Greta.