Néachronical : memento mori
Edition : Chat Noir (2014)
301 pages
Résumé : Après avoir fait le mur pour aller à un rendez-vous nocturne, Néa, 15 ans, se réveille à demi-embourbée dans les marais locaux. Sur le chemin du retour, l’esprit embrumé, elle tente de rassembler des souvenirs qui lui échappent. D’autant plus qu’une fois chez elle, ses parents, sous le choc, lui apprennent que son absence a en fait duré plus de cinq ans.
C’est désormais une jeune femme qui doit reprendre sa vie là où elle s’était arrêtée, c’est à dire au lycée. Seulement, le fossé avec ses camarades se creusent de jour en jour, pas seulement à cause de l’âge, mais également parce qu’une série d’événements inexplicables la rend différente du lycéen lambda. Et du genre humain…
Maintenant, Néa n’a plus qu’une idée en tête : retrouver la mémoire afin de comprendre ce qu’il lui arrive.
Chronique
Pour découvrir les éditions du Chat Noir, j’ai commandé leur box, dans laquelle se trouvait, en plus de sympathiques goodies, Néachronical et Smog of Germania. Deux livres qui, par leur sublime couverture, me tentaient depuis un moment. Je peux maintenant dire, après les avoir dévorés tous deux, que je n’ai aucun regret et que mes attentes ont été plus que comblées.
Néachronical, tout d’abord. La couverture promettait un univers sombre, et ne mentait nullement. Il y a longtemps qu’un urban fantasy ne m’avait pas autant embarquée. Plus glauque et dramatique que la plupart, il ne tombe toutefois pas dans les extrêmes de Gala De Spax.
Dès le départ, l’intrigue est parée de mystère. Tout comme Néa, nous ne savons pas grand-chose et ne comprenons pas ce qu’il se passe. Les événements funestes ou nébuleux s’insinuent dans la vie de la jeune femme, bien contre son gré. Néa est un personnage particulier : capricieuse, encore plongée dans les affres de l’adolescence malgré son décalage physique de 5 ans, elle peut se montrer agaçante. Son côté cynique et sa froideur séduisent. Expliqués lorsque nous en découvrons un peu plus sur son histoire, un attachement nait d’une compassion impossible à ne pas éprouver, malgré ses nombreux défauts. Néa est agaçante, certes, mais plongés dans ses pensées les plus obscures, c’est un personnage fouillé et intéressant. Crédible aussi.
L’intrigue est bien ficelée, et si à la fin du tome, nous ne savons pas tout, des révélations fracassantes sont faites et des situations dramatiques ont fracturé plus encore la vie fissurée de Néa. J’ai eu peur, à son retour au lycée, que le récit tombe dans une ambiance plus adolescente. Mais le lien avec son ancienne vie est ténu et ne se maintient pas de la manière dont Néa l’aurait voulu. Pas de chute dans le fleur bleu, donc. À aucun moment.
La fin est puissante. Terrible. Le chemin ténébreux suivit tout au long du livre laissait présager que la lumière n’était pas au bout du tunnel. Et pas de lumière, donc. L’obscurité uniquement. Il y a quelque chose de profondément cynique dans ce récit, qui m’a vraiment plu, et qu’on retrouve peu dans le fantastique tel qu’il est fait aujourd’hui. Je suis heureuse d’avoir découvert cette perle noire, et n’ai qu’une hâte : être aux Imaginales pour me procurer la suite.
Ce livre a l'air très sympa !
RépondreSupprimerIl l'est ! Je le conseille vivement, il y a peu de chances d'être déçu ;)
SupprimerTu as vraiment bien expliqué la manière dont le lecteur appréhende Néa, point que j'ai eu du mal à développer dans ma propre critique (https://lesfantasydamanda.wordpress.com/2017/03/14/neachronical-tome-1-memento-mori-jean-vigne/). Tu as raison, Néa est très agaçante et, en même temps, on ne peut s'empêcher de s'y attacher quand même.
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