Avis de tempête
Edition : milady (2010)
379 pages
Résumé : Harry Dresden est le meilleur. Techniquement, c'est même le seul dans sa " catégorie " : c'est un magicien, un vrai. Aussi, lorsque la police de Chicago se trouve devant un cas qui dépasse ses compétences, c'est vers lui qu'elle se tourne. Car notre monde de tous les jours regorge en fait de choses étranges et magiques - dont la plupart ne s'entendent pas très bien avec les humains. C'est là qu'Harry entre en scène...
Extrait : C’était pire qu’un meurtre : une perversion ignoble, comme si un dingue avait utilisé un Botticelli pour tabasser son voisin à mort. Comme si on avait transformé une chose merveilleuse en arme de destruction massive.
Chronique
Cela faisait longtemps que je projetais cette lecture, et avec tous les avis positifs lus à son égard, je m’attendais à être éblouie. Je m’imaginais face à un nouveau Kate Daniels : un urban fantasy acclamé, tenant hautement ses promesses. Force est de constater que Dresden ne m’a pas donné la même impression. J’ai été déçue, et ce pour plusieurs raisons, que je vais bien sûr tenter d’argumenter, car je sais que cette série à de nombreux fans que je ne voudrais pas froisser.
La première, qui est loin d’être la plus importante, c’est l’aspect très masculin. Je comprends mieux maintenant que les descriptions de beaux mâles musclés, irrésistibles, provoquant frissons et chaleurs incontrôlables aux demoiselles, puisse agacer les lecteurs hommes (à vrai dire, elles ont tendance à m’agacer moi aussi). Alors quand on se retrouve avec le pendant masculin : belles femmes plantureuses, lascives, qui titillent les hormones de notre personnage, eh bien… ça me tape carrément sur le système.
Du côté des arguments un peu plus sérieux, ce premier tome des aventures de Dresden correspond typiquement à un urban fantasy : petite enquête policière, quelques troubles de l’ordre plus personnel, des créatures magiques, de l’aventure, de l’humour, du flirt… alors puisque j’apprécie ce genre à la base, je devrais en être satisfaite. Mais à force d’en lire, je me suis un peu lassée, et j’attends généralement de mes lectures quelque chose d’un peu plus percutant, voire surprenant si possible. Dans le cas présent, l’intrigue a eu du mal à m’intéresser puisque suit gentiment le sentier balisé, sans s’écarter des routes et plonger un peu dans l’inconnu. Certaines situations, les êtres surnaturels en grande majorité (le démon, la fée) et quelques personnages (Suzanne, le magicien de la Blanche Confrérie, les mafieux) m’ont paru assez caricaturaux. C’est sûrement fait exprès, mais ça ne m’a pas emballée. Le fait que j’ai eu du mal à m’attacher à Harry Dresden n’a pas aidé à me faire embarquer. Mais vers le milieu du livre, j’ai commencé à ressentir de la sympathie pour lui (le fait de connaître un peu plus son passé en est en partie responsable, même si je trouve que son personnage manque toujours d’approfondissement). Et l’histoire a fini par me captiver. J’ai aussi apprécié le personnage de Murphy. Donc je n’ai pas passé une mauvaise lecture, la deuxième partie du livre était même plutôt agréable, mais je n’en garde pas non plus un souvenir impérissable.
Une bonne partie de la responsabilité de mon manque d’enthousiasme provient également du contexte de ma lecture, que je ne peux dissocier malheureusement du livre en lui-même. En effet, je l’ai écouté en audio (pour cause de long trajet en voiture), et je ne pense pas retenter l’expérience un jour. La voix donnée à Harry, bien qu’un peu trop grave, avec un ton généralement trop sérieux à mon goût, pouvait passer la plupart du temps. Mais lorsque des personnages féminins étaient supposés parler, le lecteur prenait une voix aiguë assez insupportable qui rendait très difficile de s’imaginer ces personnages, et encore moins de leur donner du sérieux. Surtout lorsqu’ils étaient supposés posséder une voix suave, et que le résultat était plus proche de la sorcière dans blanche neige.
Sans avoir détesté, je n’ai pas été convaincue par Harry Dresden, et ne vais donc pas poursuivre avec cette série. Je l’aurais probablement trouvée plus sympathique si je l’avais lue sans connaître l’urban fantasy, et si j’avais évité l’audio. Mais même sans voix insupportable, l’intrigue reste très classique, et je ne garderai pas un souvenir mémorable de ce premier tome.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire