Silhouettes de mort sous la lune blanche de Kââ
Silhouettes de mort sous la lune blanche
Edition : pocket (2003)
288 pages
Résumé : Il aime les alcools rares, la musique de chambre et les éditions originales, mais il compte surtout sur son Walther.7,65 et sa Winchester. Maître du hold-up sanglant, tueur pointilleux et expert en balistique, ce samouraï est avant tout un chasseur, condamné à la solitude. Un chasseur devenu gibier et fugitif à la suite d'un casse réussi à Saint-Cloud. Il a abattu un complice. Deux autres sont sur ses traces. Il les attend dans sa ferme isolée des monts Lozère. Ils viendront, silhouettes de mort dans la nuit cévenole. Mais l'intrusion imprévue d'une fille aux yeux verts peut faire basculer le scénario. L'entraînera-t-il dans sa spirale infernale ? Kââ est un maître de la série noire, glaciale, impitoyable. Celle qui, avec un humour féroce, vous entraîne dans la tragédie.
Chronique
Je
ne sais pas pourquoi, mais je m’attendais à un polar. Pourtant
rien ne l’indique, et pour cause, ce n’en est pas un. Cela posé,
je dois dire que je connais très peu le roman noir et ne suis pas
très fan du « gangstérisme ». Et pourtant, j’ai passé
un très bon moment de lecture, surtout grâce à l’humour incisif
qui transparait à quasiment chaque page.
Il
faut s’habituer à l’écriture assez particulière, qui semble
plutôt suivre un phrasé « parlé » mais d’un langage
auquel je suis peu habituée. Est-ce le Sud ? Ou l’époque ?
Peu importe, cela donne un rythme qu’il faut apprivoiser. Mais une
fois cela fait, les événements s’enchaînent sans temps mort et
je ne me suis pas ennuyée. Les personnages sont tous assez
singuliers, toujours dans une perspective à la fois cynique et
décalée. Ils réagissent à tout avec calme, presque indifférence,
s’ils n’éprouvent pas un certain plaisir malsain aux massacres
parsemés sur leur route. C'est ce décalage entre horreur et flegme
qui rend certaines situations irrésistiblement drôles alors même
que ce qui s’y déroule ne l’est pas du tout.
L’auteur
prend également les lecteurs à contrepied soit en inversant
certains stéréotypes (le malfrat écoute de la musique classique,
lit du Victor Hugo et aime boire du vin de qualité), soit en jouant
avec, en exagérant certains à outrance.
J’avais
découvert cet auteur avec « lésions irréparables » de
la collection Gore. Le style est ici très différent, de même que
l’histoire. Mais il y incontestablement quelque chose de
l’intelligence et du cynisme de l’auteur qui transparaît, sans
oublier la brutalité de certaines scènes et la violence tout de
même omniprésente. L’histoire m’a moins parlée, mais j’ai
passé un agréable moment de lecture.
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